dissertation reparer les vivants

• Arts (3 177)
• Histoire et géographie (3 731)
• Langues (352)
• Littérature (8 083)
• Loisirs, mode de vie (2 795)
• Médecine, sciences et techniques (9 285)
• Monde du travail, droit et économie (8 459)
• Philosophie (3 422)
• Religion, croyances et spiritualité (2 587)
• Sciences humaines et sociales (6 552)
• Archives du baccalauréat (622)
• Divers (4 722)
• Page d'accueil
• / Littérature

Réparer les vivants

Par Fatoumata Koita   •  22 Novembre 2020  •  Fiche de lecture  •  1 815 Mots (8 Pages)  •  9 309 Vues

Introduction

Réparer les Vivants est le sixième roman de Maylis de Kerangal paru aux Éditions Verticales le 1er Janvier 2014.

C’est un roman inspiré par le visionnage par l’auteure d’un reportage télévisuel sur la transplantation cardiaque qui aborde le périple d’un coeur lors d’une transplantation et des différents acteurs gravitant autour de cette transplantation.

L’Histoire se déroule principalement dans un hôpital au XXIe siècle en Normandie (France). À Travers cet ouvrage Maylis de Kerangal cherche à nous montrer les étapes antérieures d’une greffe.

L’auteure utilise un champs lexical qui tourne autour du vocabulaire médical.

Le Narrateur du roman est omniscient ce qui nous permet d’en savoir toujours plus sur les différents personnages.

Ce Roman a reçu dix prix littéraires parmis lesquels le prix du Roman des étudiants France Culture.

Maylis de Kerangal est une écrivaine française né le 16 juin 1971 à Toulon mais a grandi au Havre près de la mer qui joue un rôle important dans ses années de formation.

Suite à ses études d’histoire, de philosophie et d’ethnologie suivi à Paris elle commence à travailler Chez Gallimard jeunesse puis entame une formation plus tard à L’EHESS à Paris. Elle crée en même temps les Éditions du Baron Perché spécialisées dans la jeunesse.

De nombreux ouvrages ont été publiée entre 2000 et 2019 comme :

Je Marche Sous un ciel de traîne, Paris 2000

Ni Fleurs Ni Couronnes, Paris 2006

Naissance d’un pont, Paris 2010 (Maylis de Kerangal à reçu un prix du Médicis pour ce Roman)

Certains d’entres eux ont été adaptés au théâtre et au cinéma dont Réparer les Vivants réalisé par Katell Quillévéré et sorti en novembre 2016 au cinéma. Il a également été adapté au Théâtre dans une mise en scène de Sylvain Maurice dans la même année puis à nouveau par Emmanuel Noblet une année plus tard en 2017.

Elle a reçu le Grand Prix de littérature Henri Gal de L'Académie française pour l’ensemble de ses oeuvres. Elle vit et travaille à Paris.

Développement

Ce roman retrace le parcours d’un coeur : celui d’un jeune homme qui se nomme Simon Limbres 19 ans, passionnée de surf, grand frère de la petite Lou et amoureux de Juliette sera le personnage central de ce roman car le coeur dont on suit les périples lui appartient. Suite à un accident de circulation brutale, il est déclaré en état de mort cérébrale. Cet accident provoque un chamboulement dans la vie de ses proches et celles d’inconnu. La question qui se pose alors est : Que faire des organes de Simon ? Les parents accepteront il de faire don des organes de leur fils décédé ? Où ira donc le coeur de Simon ? Ce coeur qui au fur et à mesure de la lecture remplacera Simon et deviendra le coeur de toutes les attentions, “le personnage principal” de ce roman.

Les personnages principaux sont Marianne Limbres et Sean : les parents de Simon, Pierre Revol le médecin de garde de la réanimation, Thomas Rémige l’infirmier coordinateur du don d’organe, Emmanuel Harfang le chef clinique,Virgilio Breva le chirurgien en charge du prélèvement du coeur et pour finir Claire Méjan celle qui sera transplanté du coeur de Simon.

Dans ce roman, Pierre Revol est le premier maillon de la chaine, une chaine qui durera 24 heures, 24 heures durant lesquelles ont suivra les péripéties d’un coeur, du coeur de Simon Limbres. C’est ce médecin en réanimation qui annoncera à Marianne Limbres et Sean la mort cérébrale de leur jeune garçon, qui n’accepteront pas cette nouvelle car il ne peuvent imaginer l’impensable, il tentera à travers un dialogue froid et concis de leur faire admettre la mort de leur fils; qui pour eux est en opposition avec ce qu’ils ont vu, un corps endormi mais pas mort. La présence de Thomas Rémige dans la salle lors de l’annonce est ressenti comme un soutien muet.

Ce dernier, avec tout le tact que nécessite une tel situation devra prendre en compte les sentiments des parents de Simon et également devoir composer avec l’urgence de la situation dans laquelle il est confronté : L’acceptation des dons d’organes par les parents.

Simon de son vivant, n’ayant pas émis la volonté de ne pas faire don de ses organes, Thomas doit donc demander à ses parents s’ils sont d’accord pour le don d’organes vitaux de leur fils en état de mort cérébrale. Ce don servira à sauver une vie ailleurs.

Après une multitudes de sentiments : la colère, l’incompréhension, le refus, la tristesse, le désarroi, ils parviennent à accepter à une condition qu’on ne lui retire pas les yeux, une manière pour eux de garder intact le visage et le souvenir qu’ils ont de leur fils.

Le narrateur nous montre ici qu’il y a tout un processus d’acceptation, de réflexion pour aboutir à l’acceptation du don, à l’acceptation du partage de leur enfant.

Cette acceptation engendrera une procédure où chaque minutes compte. Thomas Rémige se mettra en contact avec Marthe Carrare qui enclenchera le processus Cristal, elle met en relation les équipes médicales des greffes avec le Havre, posté devant son ordinateur elle à la capacité de savoir, qui attend un coeur, un foie ou des reins. Le Fichier Cristal contient toutes les données sur les organes en France, qui se trouve dans l’urgence ou non. Elle est au centre de cette spirale.

S’en suit plusieurs étapes qui nous conduisent à Virgilio Breva qui prélève le coeur de Simon, qui finira transplanté dans la poitrine d’une autre. Une patiente du service du brillant Médecin : Le docteur Harfang.

Claire Méjan, une femme d’une cinquantaine d’année, mère de trois enfants est atteinte de myocardite et d’une nécrose au coeur. Elle attend son coeur depuis 3 ans, inscrite sur une liste de demandeurs urgents, elle et ses enfants patientent chaque jours.

Le transfert du coeur de Simon à commencé à 23h50 et se finit à 5h49 (p 281) lorsque Claire Méjan se réveille avec un nouveau coeur, 24 heures après le réveil de Simon Limbres à 5h50 (p 12). Tout le Roman est une chronologies d’actions ayant un seul but, la transplantation cardiaque.

Avec cette transplantation, nous comprenons donc que Simon et Claire ont des destins croisés. L’auteur nous souligne à cet instant précis que cette transplantation à servi à Réparer les vivants. La Vie de Simon Limbres s’est arrêté dimanche à 5h50, 24 heures plus tôt près du Havre, après une séance intense de surf mais son coeur, lui, continue à battre et redonne la vie à une autre

• Analyses de livres
• Questionnaires
• Commentaires de texte
• Bac Français 2024
• LePetitLittéraire.fr

Réparer les vivants - Analyse du livre

de Maylis de Kerangal

• Description de cette analyse
• Table des matières
• Infos techniques

À propos de l'analyse de livre sur Réparer les vivants

Cette fiche de lecture présente une analyse détaillée de Réparer les vivants , le roman à succès de Maylis de Kerangal. L’auteure française a décidé de poétiser la transplantation d’organes dans un récit qui dure exactement 24 heures. Elle a choisi sa ville d’enfance, Le Havre, comme toile de fond. 

L’audace et l’ambition que l’écrivaine a mises dans son livre ont payé, puisque celui-ci a été très bien accueilli par le public. Son œuvre a même récolté plusieurs récompenses littéraires, dont le prix du meilleur roman français du magazine Lire et le prix Charles-Brisset en 2014. Elle a également fait l’objet d’une adaptation cinématographique, sortie en 2016.

Cette analyse synthétique revient sur les points-clés qui vous permettront d’approfondir votre étude du livre Réparer les vivants , mais aussi de son auteure Maylis de Kerangal.

Réparer les vivants : présentation de l’analyse

Cette analyse littéraire de Réparer les vivants offre l’occasion de revenir sur les éléments essentiels du livre, afin d’avancer plus rapidement dans sa compréhension. Elle propose une exploration approfondie et exhaustive de l’ouvrage dans son ensemble.

Pour commencer, vous trouverez une introduction explicative qui se concentre sur l’auteure Maylis de Kerangal. Cette romancière à succès a rencontré une grande reconnaissance de la part du public et des critiques tout au long de sa carrière. Ses écrits ont gagné plusieurs récompenses telles que le prix Médicis ou Femina.

Cette analyse se penche plus particulièrement sur son cinquième ouvrage : Réparer les vivants . Ce livre fait partie de ses œuvres principales et est même devenu un classique de la littérature française.

La fiche de cours se poursuit avec un résumé fidèle de ce roman qui raconte le périple d’un cœur lors d’une transplantation. Elle enchaîne avec une analyse des protagonistes, ce qui permet de se faire une idée des différents acteurs nécessaires à cette opération. Cette partie offre l’occasion de revenir sur les émotions ressenties par les parents qui viennent de perdre un être cher, mais aussi par la patiente qui bénéficie de l’organe.

Elle se conclut par quelques clés de lecture qui abordent les thématiques principales exposées par Maylis de Kerangal dans Réparer les vivants , ainsi que sur des pistes de réflexion sous forme de questions ouvertes.

Analyse des personnages principaux de Réparer les vivants

Cette analyse littéraire propose une étude concise et complète des principaux personnages mis en scène dans Réparer les vivants . Il s’agit essentiellement du récit d’une transplantation cardiaque. Centrée sur Simon Limbres, son accident de la route et son coma subséquent, l’histoire raconte les différentes émotions auxquelles est confrontée une famille en deuil, sur un laps de temps de 24 heures.

L’étude des personnages se concentre aussi sur le personnel médical s’occupant de Simon. Elle s’arrête ainsi sur Pierre Révol, le médecin qui déclare la mort cérébrale de son patient et écope de la lourde tâche d’annoncer la nouvelle aux parents de celui-ci, sur Thomas Rémige, infirmier spécialisé en don d’organes, sur Marthe Carrare,  chargée d’organiser la transplantation, et sur Virgilio Breva, le chirurgien qui s’occupe de l’opération.

Bien entendu, la fiche de lecture présente également une analyse d’autres personnages de Réparer les vivants , à l’instar de Marianne et Sean Limbres, les parents de Simon, et de Claire Méjan, la patiente qui va recevoir le cœur du jeune homme.

Clés de lecture et thèmes abordés

Récit se déroulant en l’espace de 24 heures, Réparer les vivants propose l’histoire d’une famille bouleversée face à la mort clinique de leur fils adoré. Cependant, le livre va bien au-delà d’une simple histoire d’émotions. Son auteure Maylis de Kerangal a d’ailleurs été saluée par de nombreux critiques littéraires pour la justesse psychologique des scènes qu’elle décrit, mais aussi pour l’originalité de son roman.

L’analyse fournit également quelques clés de lecture permettant d’aller plus loin dans la compréhension de l’ouvrage. Cette partie se penche sur les thèmes de la vie et de la mort, deux thèmes centraux de Réparer les vivants , et évoque les similitudes de l’œuvre avec la chanson de geste médiévale. Quelques questions ouvertes viennent enfin conclure la fiche de cours pour proposer de nouvelles pistes de réflexion au lecteur.

Pour compléter votre analyse, vous pouvez également consulter le résumé du livre Réparer les vivants de Maylis de Kerangal .

Structure de cette analyse du livre

Introduction (2 pages)

Maylis de Kerangal, écrivaine française Réparer les vivants, le périple d’un cœur

Résumé de Réparer les vivants (3 pages)

Un résumé complet Réparer les vivants

Étude des personnages (5 pages)

Une analyse de Simon Limbres, Marianne Limbres, Sean, Pierre Révol, Thomas Rémige, Marthe Carrare, Virgilio Breva et Claire Méjan.

Clés de lecture (5 pages)

Une nouvelle conception de la mort ; Le cœur : bien plus qu’un organe, un symbole ; Inspiré de la chanson de geste

Pistes de réflexion (1 pages)

Quelques questions pour compléter votre analyse de Réparer les vivants de Maylis de Kerangal

Que puis-je trouver dans cette analyse sur Réparer les vivants

Cette analyse littéraire disponible au format PDF est un outil essentiel pour aborder le prestigieux roman Réparer les vivants de Maylis de Kerangal. Récompensé par pas moins de 7 prix littéraires, cet ouvrage remet en question la conception contemporaine de la mort en traitant de la transplantation cardiaque. Cette fiche de lecture est composée d’un résumé détaillé , ainsi que d’une analyse approfondie des différents protagonistes . Trois clés de lecture sont également à votre disposition pour aborder le livre sous un nouvel angle.

À propos du livre Réparer les vivants

Maylis de Kerangal est une écrivaine française contemporaine qui compte de nombreuses récompenses à son actif. Avant de se consacrer pleinement à l’écriture, elle a fait ses armes dans le monde de l’édition en travaillant chez Gallimard durant plusieurs années et en fondant par la suite les Éditions du Baron perché, spécialisées dans la littérature de jeunesse. Elle publie son premier roman Je marche sous un ciel de traîne en 2000, suivis de plusieurs autres dont Naissance d’un pont , en 2010, qui obtiendra plusieurs prix littéraires donc le prix Médicis et le prix Franz Hessel.

Réparer les vivants retrace le parcours du cœur de Simon, jeune adolescent de 19 ans transporté à l’hôpital en état de mort cérébrale à la suite d’un accident de voiture. Maylis de Kerangal propose au lecteur de suivre plusieurs protagonistes et d’observer l’attitude de chacun vis-à-vis de la question délicate du don d’organes. Ce roman invite le lecteur à une réflexion personnelle sur les thèmes universels du deuil, de la vie et de la mort.

Réparer les vivants , publié en janvier 2014, remporte un succès immédiat auprès des critiques et du public. Le livre est récompensé par pas moins de dix prix littéraires dont le Prix Paris Diderot-Esprits Libres et le Prix Orange du Livre, et remporte même Prix des lecteurs L’Express-BFMTV.

Informations techniques

ISBN papier : 9782806268204

ISBN numérique : 9782806268198

Analyse de : Ludivine Auneau

Partager cette analyse

Ces analyses du livre "Réparer les vivants" pourraient également vous intéresser

Pourquoi s'abonner ?

Avec l'abonnement lePetitLitteraire.fr, vous accédez à une offre inégalée d’analyses de livres :

Ceux qui ont téléchargé cette analyse du livre "Réparer les vivants" ont également téléchargé

Réussis tes études avec des analyses faites par des professeurs !

Dès 0,99 € par fiche de lecture

Extrait de l'analyse du livre Réparer les vivants

Structure de cette analyse de livre.

Introduction

Résumé de Réparer les vivants

Étude des personnages

Clés de lecture

Pistes de réflexion

Ce document a été rédigé par Ludivine Auneau

Licenciée de Lettres modernes (UFR Angers)

Validé par des experts en littérature

En savoir plus

Ludivine Auneau

Analyses rédigées par ce rédacteur.

• La vie est facile, ne t'inquiète pas (Analyse du livre)
• La vie est facile, ne t'inquiète pas (Résumé du livre)
• Le Crime du comte Neville (Analyse du livre)
• Le Crime du comte Neville (Résumé du livre)
• Réparer les vivants (Analyse du livre)
• Réparer les vivants (Résumé du livre)
• Va et poste une sentinelle (Analyse du livre)
• Va et poste une sentinelle (Résumé du livre)
• Ce que le jour doit à la nuit (Analyse du livre)
• Le Premier Jour du reste de ma vie (Analyse du livre)

Analyses littéraires

Au petit bonheur la chance !

Un long dimanche de fiançailles

Rien ne s'oppose à la nuit

Les Piliers de la Terre

Toutes les analyses

Jack Kerouac

Jules Renard

Alexandre Dumas

Comte de Lautréamont

Virginia Woolf

Tous les auteurs

Aide et support

Sécurité des paiements

Conditions générales

Règles de confidentialité

Contacter le support

Toutes les FAQs

Exemples de résumés gratuits

Copyright © LEMAITRE Éditions, 2024

• 50minutes.fr
• 50minutes.com

Réparer les vivants – Maylis de Kerangal

Un accident, des parents confrontés à la mort de leur enfant et à la question du don de ses organes. vingt-quatre heures intenses et un mot qui surgit à la lecture de ce livre : «  puissance » celle d’un récit fort porté par un style littéraire qui l’est tout autant. une lecture bouleversante qui interroge, nécessaire..

Éditeur : Gallimard

Nombre de pages : 288

Parution : 12/2013

Prix : 19,50 €

Versions ebook et poche disponibles

Sur ce livre, je vous invite à consulter l’éclairage juridique apporté par Delphine Meillet, Avocate au Barreau de Paris – Don d’organes : quelles sont les règles ?

J’avais lu ce livre à sa sortie et il m’avait alors fortement marquée, au point de prolonger le plaisir en plongeant dans «  Le cœur d’une autre » de Tatiana de Rosnay que j’avais beaucoup apprécié aussi.

Cette nouvelle lecture de «  Réparer les vivants  » à l’occasion d’une prescription scolaire de la professeur de français de ma fille (que je remercie pour ses belles suggestions !) me cueille à nouveau et de manière sans doute encore bien plus forte que la première fois puisque souhaitant rédiger quelques lignes à son propos, je m’interroge plus précisément sur ce qui m’a plu dans ce roman.

Un mot surgit alors : «  puissance » ! À l’image des vagues du début du livre, tôt un matin aux Petites dalles près du Havre, celles sur lesquelles Simon et ses amis surfent : une puissance littéraire exprimée dans la description du plaisir pris par ces jeunes à se retrouver vivants, au creux des vagues, puis dans l’accident de voiture qui suit, simplement suggéré, et qui donne le ton, d’emblée.

Simon est grièvement blessé. Transporté à l’hôpital, placé sous respirateur artificiel, il est en état de mort cérébrale . Entre son réveil matinal aux aurores et la fin du roman, il se passe vingt-quatre heures. Un temps court, rythmé par les interventions des différents protagonistes de l’histoire. Car les heures sont comptées : il est indispensable d’aller vite si l’on souhaite être en mesure de faire profiter des personnes en attente de dons d’organes de ceux de Simon, en parfait état de marche. Encore faut-il parvenir à un accord sur ce don qui est loin d’aller de soi.

Que dit la loi à cet égard ? J’avais en tête, en débutant la lecture de ce livre, que cet accord était présumé et qu’il fallait avoir exprimé clairement son refus si l’on ne souhaitait pas que ses organes soient prélevés. Or, dans «  Réparer les vivants », tout l’enjeu, semble-t-il, est de recueillir l’accord des parents de Simon ( voir la vidéo de Maître Delphine Meillet , Avocat au Barreau de Paris, qui nous éclaire sur la législation en vigueur en la matière, si cruciale).

Une situation dans laquelle tout un chacun peut se retrouver confronté, en tant que donneur bien sûr, ou receveur malheureusement, mais ce n’est pas tout : que feriez-vous si votre enfant se retrouvait lui aussi, brutalement, en état de mort cérébrale ? Lui que vous embrassiez le matin si tendrement, et que vous découvrez quelques heures plus tard sur un lit d’hôpital, semblant endormi, alors que les médecins vous disent que tout est terminé et vous interrogent sur ce que vous envisagez pour ses organes.

C’est à ce cauchemar que sont confrontés les parents de Simon. En plein choc émotionnel à la suite de l’annonce de l’accident de leur fils, voilà qu’ils se retrouvent, hagards, dans le bureau d’un médecin évoquant le don des organes de leur fils. En réalité, ce n’est pas tant leur accord qui est recherché que celui qu’aurait exprimé Simon de son vivant. Ainsi, l’objectif des entretiens que le coordinateur des dons, Thomas, va conduire avec les parents de Simon, est de parvenir à identifier ce qu’aurait souhaité Simon.

D’une écriture fine, précise, chargée en symbolique puisque l’organe sur lequel se concentre tout le roman est le cœur de Simon, Maylis de Kerangal esquisse ainsi le ballet qui se joue en une journée, avec des moments de tension, de réflexion, d’émotion intense, décrivant au scalpel telle une chirurgienne des mots les réactions de chacun des protagonistes de l’histoire, leur cheminement intellectuel partant de l’accident au don des organes de Simon. Ce faisant, elle imprime à son roman un tempo remarquable, une tension dans laquelle on embarque, irrésistiblement, alternant entre mots et gestes .

« (…) j’ai conscience de la douleur qui est la vôtre, mais je dois aborder avec vous un sujet délicat – son visage est nimbé d’une lumière transparente et sa voix monte imperceptiblement d’un cran, absolument limpide quand il déclare :

– Nous sommes dans un contexte où il serait possible d’envisager que Simon fasse don de ses organes.

Bam. D’emblée. Thomas a posé sa voix sur la bonne fréquence et la pièce semble résonner comme un micro géant, un toucher de haute précision – roues du Rafale sur le pont d’envol du porte-avions, pinceau du calligraphe japonais, amortie du tennisman. Sean relève la tête, Marianne sursaute, tous deux chavirent leur regard dans celui de Thomas – ils commencent à entrevoir avec terreur ce qu’ils fabriquent ici, face à ce beau jeune homme au profil de médaille, ce beau jeune homme qui enchaîne avec calme. Je voudrais savoir si votre fils avait eu l’occasion de s’exprimer sur ce sujet, s’il lui est arrivé d’en parler avec vous.

Les murs valsent, le sol roule, Marianne et Sean sont assommés. Bouches bées, regards flottant au ras de la table basse, mains qui se tordent, et ce silence qui s’écoule, épais, noir, vertigineux, mélange l’affolement à la confusion. Un vide s’est ouvert là, devant eux (…) ».

«  Réparer les vivants  » est un livre bouleversant qui interroge et nous renvoie à nos pires cauchemars  : comment supporter la disparition de ceux qu’on aime, d’autant plus quand certains, essentiels, sont déjà partis ? Et moi ? Que ferais-je aujourd’hui si je recevais un tel appel ? Serai-je capable de surmonter l’horreur de la disparition d’un des miens ? Pourrais-je survivre à la mort de l’un de ceux qui me constituent encore davantage que ceux dont j’ai déjà été amputée ?

En cela, la littérature me paraît essentielle, dotée de vertus extraordinaires  : la lecture peut parfois nous apaiser car nous y trouvons les mots que nous n’arrivons pas à formuler, à poser sur des situations difficiles. Elle peut aussi, par anticipation, nous préparer à vivre certaines choses et lorsque celles-ci se présentent, les mots marquants lus dans le passé surgissent alors et se posent parfois comme des baumes sur nos cœurs meurtris. À mes yeux, «  Réparer les vivants » fait partie de cette deuxième catégorie. Bien qu’il soit totalement impossible de se préparer à la disparition contre-nature de l’un de nos enfants, ce livre apporte une lumière en ce qu’il ouvre la voie à quelque chose de positif en dépit de l’horreur la plus absolue. Quand le pire devient supportable grâce à l’empathie suscitée par la perspective du don de soi : un cœur qui continue de battre, pour un autre, un fil de vie ténu, toujours présent.

À propos de l’auteur

Maylis de Kerangal , née en 1967, passe son enfance au Havre. Elle commence à travailler chez Gallimard jeunesse avant de faire deux séjours aux États-Unis. Elle publie son premier roman, «  Je marche sous un ciel de traîne  », en 2000, suivi de plusieurs autres. Elle crée les Éditions du Baron Perché spécialisées dans la jeunesse où elle travaille de 2004 à 2008, avant de se consacrer à l’écriture. Son roman «  Naissance d’un pont  » est couronné par le Prix Médicis. En 2014, elle reçoit pour «  Réparer les vivants  » le prix Orange du livre, le Prix RTL-LIRE, le prix Relay des voyageurs et le prix des lecteurs de l’Express-BFM TV. Le roman est adapté au cinéma par Katell Quillévéré avec Tahar Rahim, Émmanuelle Seigner et Anne Dorval, en 2016. Son dernier livre, «  Un monde à portée de main  » a paru en 2018 (Éditions Verticales).

Réparer les vivants, de Katell Quillévéré, 2016, 

• Commentaire type bac : Extrait de Maylis de Kerangal, Réparer les vivants

Extrait de Maylis de Kerangal, Réparer les vivants Commentaire type bac

À l'aide des connaissances, et après avoir répondu aux questions suivantes, répondre à la question d'interprétation littéraire :

«Comment ce texte montre-t-il que l'homme est capable de dépasser les limites de l'entendement ? »

Maylis de Kerangal, Réparer les vivants , 2014

Le travail de suture est enfin achevé. On purge le greffon, on évacue l'air afin d'éviter que des bulles remontent au cerveau de Claire : le cœur peut désormais recevoir le sang.

La tension remonte en flèche autour de la table, Harfang déclare : ok, c'est bon, on va pouvoir remplir. C'est maintenant. Le remplissage est effectué au millilitre, il exige un débit hypercalibré, toute opération trop brutale déformerait le greffon qui ne pourrait jamais plus retrouver sa forme initiale — les infirmières retiennent leur respiration, les anesthésistes sont aux aguets, le perfusionniste lui aussi transpire, quand Alice, elle, demeure imperturbable. Plus personne ne bouge dans le bloc, un silence compact recouvre le lit chirurgical tandis que le cœur est lentement irrigué. Alors vient enfin le moment électrique. Virgilio se saisit des palettes, il les tend à Harfang, elles demeurent suspendues en l'air le temps d'un croisement de regards puis Harfang lance un coup de menton vers Virgilio, vas-y, fais-le — et en cet instant, peut-être que Virgilio ramasse tout ce qu'il sait de prière et de superstition, peut-être qu'il supplie le Ciel ou au contraire qu'il ressaisit tout ce qui vient d'être accompli, la somme des actions et la somme des mots, la somme des espaces et des sentiments —, il appose soigneusement les palettes électriques de chaque côté du cœur, jette un œil sur l'écran de l'électrocardiogramme. On choque ? Feu ! Le cœur reçoit la décharge, le monde entier s'immobilise au-dessus de ce qui est maintenant le cœur de Claire. L'organe remue faiblement, deux, trois soubresauts, puis il se fige. Virgilio déglutit, Harfang a posé les mains sur le rebord du lit et Alice est si blanche que l'anesthésiste, de peur qu'elle ne s'écroule, la tire par le bras pour qu'elle descende de l'estrade. Deuxième essai. On choque ?

Alors, le cœur se contracte, un tressaillement, puis ce sont des secousses quasi imperceptibles, mais que l'on peut voir si l'on s'approche, ces faibles battements, et l'organe peu à peu recommence à pomper le sang dans le corps, et il reprend sa place, puis ce sont des pulsations régulières, étrangement rapides, qui bientôt forment rythme, et leur frappe évoque celle du cœur d'un embryon, cette saccade que l'on perçoit lors de la première échographie, et c'est bien la frappe initiale qui se fait entendre, la première frappe, celle qui signe l'aube.

Quelle problématique correspond au sujet ?

Comment ce texte montre-t-il que l'homme est capable de dépasser les limites de l'entendement ?

Que cherche à montrer ce texte ?

Pourquoi les avancées technologiques sont-elles importantes ?

Que veut faire l'homme avec les nouvelles technologies ?

Quels arguments seraient pertinents à utiliser ?

Le dépassement des limites de l'humain se perçoit par la dramatisation de la scène.

Par ailleurs, le texte semble mimer le rythme de la nouvelle activité cardiaque.

C'est donc la vie de Claire, jusqu'alors condamnée, qui reprend grâce à l'intervention de l'humain

Le texte met en garde contre les avancées technologiques

Le coeur transplanté à Claire devient le symbole d'une mise en garde

Le talent des médecins est mis en avant dans cet extrait

Quel plan pourrait convenir ?

I. Le dépassement des limites de l'humain se perçoit par la dramatisation de la scène

II. Par ailleurs, le texte semble mimer le rythme de la nouvelle activité cardiaque

III. C'est donc la vie de Claire, jusqu'alors condamnée, qui reprend grâce à l'intervention de l'humain

I. Le texte met en garde contre les avancées technologiques

II. Le coeur transplanté à Claire devient le symbole d'une mise en garde

III. Bien que le talent des médecins soit mis en avant dans cet extrait

I. Les médecins montrent leur angoisse et leur crainte de ne pas réussir l'opération

II. Pour eux, ce serait une grande avancée de parvenir à transplanter ce coeur

III. Les médecins sont au coeur de l'action décrite

Quelle accroche pourrait convenir ?

C'est au XXe siècle que l'on voit apparaître les plus grandes avancées technologiques et scientifiques.

L'homme peut-il dépasser ses limites ?

Depuis toujours, l'homme essaie de repousser la mort.

Cet extrait parle d'une transplantation cardiaque.

Quels exemples permettent d'étayer l'argument "Le dépassement des limites de l'humain se perçoit par la dramatisation de la scène. En effet, pour raconter la réimplantation du cœur dans le corps de Claire et les premiers battements du cœur, le narrateur insiste sur la tension dramatique et le temps semble comme suspendu." ?

le monde entier s'immobilise

c'est bien la frappe initiale qui se fait entendre, la première frappe, celle qui signe l'aube

Le travail de suture est enfin achevé

le cœur peut désormais recevoir le sang.

Quels exemples permettent d'étayer l'argument "Par ailleurs, le texte semble mimer le rythme de la nouvelle activité cardiaque. De fait, toute l'action se déroule dans une extrême lenteur et les phrases s'allongent pour symboliser la lenteur et la fragilité des battements. L'intervention étant particulièrement risquée, les médecins craignent de perdre la patiente" ?

Alors, le cœur se contracte, un tressaillement

puis ce sont des secousses quasi imperceptibles

On choque ?

Quels exemples permettent d'étayer l'argument "C'est donc la vie de Claire, jusqu'alors condamnée, qui reprend grâce à l'intervention de l'humain. Ce dernier réussit à dépasser les limites du monde sensible en se faisant véritable Démiurge, c'est-à-dire créateur, à l'image de Dieu. Il est capable de dépasser les limites de la vie et de la mort." ?

on purge, on évacue, on va pouvoir remplir

Le remplissage est effectué au millilitre, il exige un débit hypercalibré, toute opération trop brutale déformerait le greffon, les infirmières retiennent leur respiration, les anesthésistes sont aux aguets

Quelle phrase du texte justifie l'idée selon laquelle tout le monde retient son souffle ?

Plus personne ne bouge dans le bloc, un silence compact recouvre le lit chirurgical

Le travail de suture est enfin achevé.

On purge le greffon, on évacue l'air afin d'éviter que des bulles remontent au cerveau de Claire

C'est maintenant. Le remplissage est effectué au millilitre, il exige un débit hypercalibré

Quel autre auteur montre que les avancées technologiques sont une bonne chose ?

« Réparer les vivants », de Maylis de Kerangal

• l'École des lettres
• septembre 9, 2021

Rubrique : Roman contemporain

Ecrivain : maylis de kerangal, oeuvre : réparer les vivants.

Réparer les vivants de Maylis de Kerangal (Anlayse de l'œuvre)

lePetitLitteraire, Ludivine Auneau

Nombre de pages : 16

Date de publication : 23/09/2022

Éditeur : lePetitLitteraire.fr

De la même thématique Art & Culture

Consolations : Celles que l'on reçoit et celles que l'on donne

Livre audio

Christophe André

Papa, viens me chercher !

Nina Delcroix, Thierry Delcroix, Jacqueline Remy

Nos pères, nos frères, nos amis : Dans la tête des hommes violents

Mathieu Palain

Nos rois de France

Franck Ferrand, Pierre-Louis Lensel, Anne-Louise Sautreuil

Hello Monnaie : Les secrets de l'investissement pour ceux qui n'y…

Thomas Kehl, Mona Linke

Les Grands jours qui ont changé l'Amérique

Nicole Bacharan, Dominique Simonnet

Seuls dans l'univers

Sara Seager

Révélez votre sixième sens : Débloquez vos capacités d'influence et…

Antoine Langloys

Le cri de la mouette

Emmanuelle Laborit

Motivation, sens & implication : Toutes les clefs pour redonner du…

HARVARD BUSINESS REVIEW

Pirates, Corsaires et flibustiers

Alain Blondy

Cheminement vers l'éveil : Petit guide pour naviguer dans les…

Tuan Anh Tran

100 idées impertinentes pour mieux manager - Stratégie, innovation,…

HARVARD BUSINESS REVIEW, Frédéric Fréry

Gérer les personnalités difficiles : Les bienfaits de l'intelligence…

Leadership authentique : Des experts de la Harvard Business Review…

De l'idée au crime parfait, mon atelier d'écriture

Elizabeth George

Plaidoyer pour un système de santé plus humain : Soigner sans se nier…

Valérie Marchand

KGB : La véritable histoire des services secrets soviétiques

Bernard Lecomte

Déclic - Quand un mot suffit pour changer une vie

Hélène Korda, Philippe Korda

L'homme le plus heureux du monde

Du même auteur lepetitlitteraire, ludivine auneau.

Un secret de Philippe Grimbert (Fiche de lecture)

lePetitLitteraire, Pierre Weber

Une bouteille dans la mer de Gaza de Valérie Zenatti (Fiche de…

lePetitLitteraire, Lucile Lhoste

Le Silence de la mer de Vercors (Analyse de l'oeuvre)

lePetitLitteraire, Dominique Coutant-Defer

Le Rouge et le Noir de Stendhal (Fiche de lecture)

lePetitLitteraire, Vincent Jooris

Cannibale de Didier Daeninckx (Analyse de l'oeuvre)

lePetitLitteraire, Elena Pinaud

Cent ans de solitude de Gabriel García Márquez (Fiche de lecture)

lePetitLitteraire, Marie Bouhon

Le Suicide français d'Éric Zemmour (Fiche de lecture)

lePetitLitteraire, Jeremy Lambert

La Chambre des officiers de Marc Dugain (Analyse de l'oeuvre)

No et moi de Delphine de Vigan (Analyse de l'oeuvre)

Le Passeur de Lois Lowry (Analyse de l'oeuvre)

lePetitLitteraire, Yann Dalle

L'Ile des esclaves de Marivaux (Fiche de lecture)

lePetitLitteraire, Guillaume Peris

Chagrin d'école de Daniel Pennac (Analyse de l'oeuvre)

lePetitLitteraire, Mélanie Ackerman

Le Parti pris des choses de Francis Ponge (Analyse de l'œuvre)

lePetitLitteraire, Brume

La Vague de Todd Strasser (Fiche de lecture)

lePetitLitteraire, Nathalie Roland

La Peste d'Albert Camus (Analyse de l'oeuvre)

lePetitLitteraire, Maël Tailler

Les Misérables de Victor Hugo (Fiche de lecture)

lePetitLitteraire, Hadrien Seret

L'Alchimiste de Paulo Coelho (Analyse de l'oeuvre)

lePetitLitteraire, Nadège Nicolas

La Planète des singes de Pierre Boulle (Fiche de lecture)

lePetitLitteraire, Antoine Baudot

Knock de Jules Romains (Fiche de lecture)

lePetitLitteraire, Marine Riguet

La Controverse de Valladolid de Jean-Claude Carrière (Fiche de…

lePetitLitteraire, Eliane Choffray

• Skip to navigation
• Skip to main content
• Skip to secondary content
• Skip to footer

Carnet de lecture

• Avant-propos
• Réparer les vivants

17 février 2014 par Jacques Deruelle

La force, la beauté sont des vertus du corps qui se confrontent parfois à la démesure, Simon émerge de la mer glacée un matin d’hiver rompu par une session de surf, vagues d’un mètre cinquante, mais empli du sentiment de sa toute puissance, tatouage maori sur l’épaule, sacrifié à cet étrange rituel d’auto-célébration, heureux d’avoir vaincu dans ce grand rendez-vous marin, l’angoisse et assouvi le désir, tel le divin Achille.

Mais les héros sont foudroyés jeunes aussi, parfois même à dix huit ans. Un virage mal négocié au retour et le van s’encastre dans un poteau. Passager sans ceinture, Simon est transporté dans le coma à l’hôpital du Havre. Au service de réanimation, Pierre Révol le médecin de garde diagnostique bientôt un traumatisme crânien d’un extrême gravité, des lésions irréversibles, une hémorragie massive, la disparition de toute activité biochimique ou neuronale. La mort cérébrale est alors constatée, mais le cœur et les poumons, soutenus par des machines continuent de fonctionner.

Réparer les vivants est un roman habité de bout en bout par la puissance des vagues et la mystique de la mer, métaphore des destinées humaines emportées dans le rouleau des événements de la vie même, confrontées à la mort mais aussi à la responsabilité face au processus du don d’organes. Maylis de Kerangal met en présence l’unicité d’une famille, père et mère anéantis et le personnel médical pour qui le corps de Simon avant de rejoindre l’univers des défunts offre une exceptionnelle opportunité de réaliser des prélèvements en vue de greffes, cœur, reins, poumons, foie…

Des temps différents s’entrechoquent, celui des parents hébétés, à peine conscients du décès de leur fils dont la poitrine se soulève et le teint rose encore, et celui des médecins tenaillés par l’urgence. Panique, angoisse des époux et cœurs qui s’emballent face à pareille décision d’autoriser le dépeçage, quand Thomas Remige, l’infirmier coordonnateur de prélèvement les reçoit afin de dévoiler le processus du don d’organe, porté par une éthique de respect des vivants et des morts, et donc visage toujours serein et voix toujours calme, celle parfaitement maîtrisée d’un artiste du chant.

Le récit, altruiste et généreux déroule avec précision le fil d’une transplantation cardiaque éclairant le lecteur sur la rigueur des protocoles, la complexité des pratiques chirurgicales alliage parfait de prouesses mentales et manuelles, sonde aussi les âmes des protagonistes, des parents en prise avec les modalités si particulières de leur deuil, des médecins et infirmières priés de laisser à la porte du bloc opératoire leur fatigue, leur tensions affectives condition de l’excellence professionnelle, rend un puissant hommage à la valeur du don consenti par la famille, ce déchirement d’autant plus violent qu’il implique un organe -le cœur- chargé d’une puissance symbolique, dissèque enfin les doutes qui assaillent la receveuse, Claire Méjan âgée de cinquante et un ans, médicalement assignée au repos absolu dans un petit appartement à deux pas de la Pitié Salpêtrière, quand son attente prend soudainement fin, relayée par la crainte des risques de l’intervention, du rejet du greffon provenant d’autrui.

Réparer les vivants raconte vingt quatre heures de la vie des intervenants dans une greffe cardiaque; un espace temps donné qui au gré du paysage changeant des émotions de chacun va soudain s’accélérer, se ralentir, se dilater ou se rétracter comme un cœur qui bat, dans une aventure entièrement gouvernée par l’empathie. Pareille à la vague qui roule puis s’étale en se ramifiant sur le sable, l’écriture nous emporte de ses battements syncopés pour dire la passion amoureuse, nous tient en haleine de son entêtement à affiner la matière, d’oppressantes angoisses ou de bouleversants souvenirs, charriant une puissance naturelle à la hauteur d’un sujet bouillonnant, porteur d’affects passés au scanner dans ce roman majeur révélant finalement un pan méconnu du champ social.

Category Roman | Tags:

Aucun commentaire »

No comments yet.

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Commentaire *

• URGENCES ET SENTIMENTS
• SÉVILLE 82. Le match du siècle
• L’invasion des araignées: une historiette de papy Jacques
• Hiver rouge
• Jean Moulin, l’ultime mystère
• Jacob, Jacob.
• Juste avant l’Oubli
• La fille sauvage
• Un autre monde est possible
• La Brigade du rire
• Le club des incorrigibles optimistes
• Le ventre de l’atlantique
• La vie rêvée d’Ernesto G.
• Avant la chute
• Seul dans Berlin
• Constellation
• Check-Point
• Quinquennat
• La compagnie des spectres
• L’annonce
• Pas pleurer
• Dora Bruder
• Immortelle randonnée. Compostelle malgré moi.
• Eichmann à Jéruralem. Rapport sur la banalité du mal
• Le règne du vivant
• Et dans l’éternité, je ne m’ennuierai pas
• Après la guerre
• Regarde les lumières mon amour
• La petite communiste qui ne souriait jamais
• Auschwitz et après
• La saison de l’ombre
• Kinderzimmer
• Pas de printemps pour Marnie
• Faillir être flingué
• Au revoir là-haut
• Les fous de Dieu
• Que ma joie demeure
• Le cri du peuple
• La séparation
• La femme de nos vies
• Grâce et Dénuement
• Les champs de bataille de Jean Moulin
• « Le temps des assassins, histoire du détenu N° 1234 » de Philippe Soupault
• Entries RSS
• Comments RSS
• Rechercher : 30260
• Cine-fil. chroniques de cinéma de Jacques Deruelle
• Carnets d'écriture de Pierre Deruelle
• L'Art de Gilles Chambon

Copyright © 2024 Carnet de lecture

• Craft and Criticism
• Fiction and Poetry
• News and Culture
• Lit Hub Radio
• Reading Lists

• Literary Criticism
• Craft and Advice
• In Conversation
• On Translation
• Short Story
• From the Novel
• Bookstores and Libraries
• Film and TV
• Art and Photography
• Freeman’s
• The Virtual Book Channel
• Behind the Mic
• Beyond the Page
• The Cosmic Library
• The Critic and Her Publics
• Emergence Magazine
• Fiction/Non/Fiction
• First Draft: A Dialogue on Writing
• The History of Literature
• I’m a Writer But
• Lit Century
• The Lit Hub Podcast
• Tor Presents: Voyage Into Genre
• Windham-Campbell Prizes Podcast
• Write-minded
• The Best of the Decade
• Best Reviewed Books
• BookMarks Daily Giveaway
• The Daily Thrill
• CrimeReads Daily Giveaway

Previous Article

Next article.

• RSS - Posts

Literary Hub

Created by Grove Atlantic and Electric Literature

Sign Up For Our Newsletters

How to Pitch Lit Hub

Advertisers: Contact Us

Privacy Policy

Support Lit Hub - Become A Member

Become a Lit Hub Supporting Member : Because Books Matter

For the past decade, Literary Hub has brought you the best of the book world for free—no paywall. But our future relies on you. In return for a donation, you’ll get an ad-free reading experience , exclusive editors’ picks, book giveaways, and our coveted Joan Didion Lit Hub tote bag . Most importantly, you’ll keep independent book coverage alive and thriving on the internet.

Become a member for as low as $5/month

• repères institutionnels
• progressions
• interdisciplinarité
• Continuité pédagogique Lettres
• convergences
• bibliothèque

espace pédagogique > disciplines du second degré > Lettres > enseignement > séquences

Réparer les vivants de Maylis de Kérangal, un roman contemporain au "coeur de l'homme"

mis à jour le 01/12/2016

Deux classes de 1ères L ont étudié le roman "Réparer les vivants" de Maylis de Kérangal, dans le cadre de la préparation de l’EAF et par le biais de leurs spécialités, la musique et l’histoire des arts pour aboutir à une rencontre littéraire et artistique. Différents professionnels ont apporté leur connaissance et leur réflexion de telle manière que cette séquence sur ce roman choral devienne un véritable travail collectif.

mots clés : roman , argumentation , histoire des arts , musique

• Le roman et ses personnages du XVIIème siècle à nos jours
• La question de l’homme dans les genres de l’argumentation du XVIème siècle à nos jours
• Pour l’objet d’étude sur le roman : Comment un fait médical devient-il un fait littéraire ?
• Pour l’objet d’étude sur la question de l’homme : Le corps de l’homme est-il une machine comme les autres ?

Déroulement

• Lecture de certains épilogues écrits par les élèves 
• Composition musicale à partir des phrases du roman
• Mise en voix de la fin de Platonov de Tchekov d’où vient le titre du roman "Réparer les vivants"
• Présentation de plusieurs tableaux en lien avec le roman  dont "La leçon d’anatomie du Docteur Tulp" de Rembrandt, 1632 ou "Les deux Frida" de Frida Khalo, 1939

• Literature & Fiction
• Genre Fiction

Sorry, there was a problem.

Download the free Kindle app and start reading Kindle books instantly on your smartphone, tablet, or computer - no Kindle device required .

Read instantly on your browser with Kindle for Web.

Using your mobile phone camera - scan the code below and download the Kindle app.

Image Unavailable

• To view this video download Flash Player

Follow the author

Painting Time: A Novel Hardcover – April 20, 2021

Named a most anticipated book of 2021 by The Guardian | The Millions An aesthetic and existential coming-of-age novel exploring the apprenticeship of a young female painter In Maylis de Kerangal’s Painting Time , we are introduced to the burgeoning young artist Paula Karst, who is enrolled at the famous Institut de Peinture in Brussels. Unlike the friends she makes at school, Paula strives to understand the specifics of what she’s painting―replicating a wood’s essence or a marble’s wear requires method, technique, and talent, she finds, but also something else: craftsmanship. She resolutely chooses the painstaking demands of craft over the abstraction of high art. With the attention of a documentary filmmaker, de Kerangal follows Paula’s apprenticeship, punctuated by brushstrokes, hard work, sleepless nights, sore muscles, and long, festive evenings. After completing her studies at the Institute, Paula continues to practice her art in Paris, in Moscow, then in Italy on the sets of great films, all as if rehearsing for a grand finale: a job working on Lascaux IV, a facsimile reproduction of the world’s most famous paleolithic cave art and the apotheosis of human cultural expression. An enchanted, atmospheric, and highly aesthetic coming-of-age novel, Painting Time is an intimate and unsparing exploration of craft, inspiration, and the contours of the contemporary art world. As she did in her acclaimed novels The Heart and The Cook , Maylis de Kerangal unravels a tightly wound professional world to reveal the beauty within.

• Print length 240 pages
• Language English
• Publisher Farrar, Straus and Giroux
• Publication date April 20, 2021
• Dimensions 5.65 x 0.94 x 8.57 inches
• ISBN-10 0374211922
• ISBN-13 978-0374211929
• See all details

Editorial Reviews

"So good it makes me want to puke . . . I discovered Painting Time in a bookstore, never having heard of its author, and went on to recommend it widely and increasingly indignantly to many people . . . [Kerangal's] books aren’t just technical portraits but careful, steady re-creations of emotional worlds . . . [ Painting Time ] derives its power from the precision that accrues within it." ―Lauren Oyler, The New Yorker "There is something magnificently true about De Kerangal’s fiction, which braids technical fluency with winged prose . . . 'Capsules of pure sensation'–it’s a description worth stealing to describe this novel, which is strung together image by beautiful image. This is writing that defies haste, that slows the eye . . . That [De Kerangal's] new novel's painterly resonances feel elemental, rather than effortful, cements her reputation as one of contemporary fiction’s most gifted sentence builders." ―Beejay Silcox, The Guardian "[Decorative painting] is given a thrilling treatment in Maylis de Kerangal’s [ Painting Time ] . . . Who else writes with such poetry about the tools of trade, and the intricacies of work? Michael Ondaatje springs to mind, but Maylis de Kerangal is mining a rich and individual seam." ―Jonathan Gibbs, Times Literary Supplement "Celebrated French novelist Kerangal . . . is a master of the metaphysical bildungsroman . . . [An] enthralling tale of vocation, discovery, and love . . . Kerangal balances the gloriously sensuous with the deeply reflective in an exquisite and omniscient streaming narration as she explores the title's implications . . . Kerangal’s elegant, sexy, subtly Proustian, and fluidly dimensional drama of discipline and passion, imitation and imagination is resplendently evocative and exhilarating." ―Donna Seaman, Booklist "As she did with The Cook , award-winning French author de Kerangal offers stunning portraiture suffused with the joy and meaning of work. . .There's only one word for it: superbe ." ― Library Journal (starred review) "[A] sensuous, language–relishing, richly evocative new work . . . A curiosity as introspective, finely wrought, and devotedly crafted as the art form it traces." ― Kirkus Reviews

About the Author

Product details.

• Publisher ‏ : ‎ Farrar, Straus and Giroux (April 20, 2021)
• Language ‏ : ‎ English
• Hardcover ‏ : ‎ 240 pages
• ISBN-10 ‏ : ‎ 0374211922
• ISBN-13 ‏ : ‎ 978-0374211929
• Item Weight ‏ : ‎ 12.8 ounces
• Dimensions ‏ : ‎ 5.65 x 0.94 x 8.57 inches
• #12,366 in Coming of Age Fiction (Books)
• #62,482 in Literary Fiction (Books)

About the author

Maylis de kerangal.

Maylis de Kerangal is the author of several novels in French: Je marche sous un ciel de traîne (2000), La vie voyageuse (2003), Corniche Kennedy (2008), and Naissance d’un pont (translated here as Birth of a Bridge, winner of the Franz Hessel Prize and the Médicis Prize in 2010). She has also published a collection of short stories, Ni fleurs ni couronnes (2006), and a novella, Tangente vers l’est (winner of the 2012 Landerneau Prize). In addition, she has published a fiction tribute to Kate Bush and Blondie titled Dans les rapides (2007). In 2014, her fifth novel, Réparer les vivants, was published to wide acclaim, winning the Grand Prix RTL-Lire and the Student Choice Novel of the Year from France Culture and Télérama. She lives in Paris, France.

Customer reviews

• 5 star 4 star 3 star 2 star 1 star 5 star 48% 17% 24% 4% 7% 48%
• 5 star 4 star 3 star 2 star 1 star 4 star 48% 17% 24% 4% 7% 17%
• 5 star 4 star 3 star 2 star 1 star 3 star 48% 17% 24% 4% 7% 24%
• 5 star 4 star 3 star 2 star 1 star 2 star 48% 17% 24% 4% 7% 4%
• 5 star 4 star 3 star 2 star 1 star 1 star 48% 17% 24% 4% 7% 7%

Customer Reviews, including Product Star Ratings help customers to learn more about the product and decide whether it is the right product for them.

To calculate the overall star rating and percentage breakdown by star, we don’t use a simple average. Instead, our system considers things like how recent a review is and if the reviewer bought the item on Amazon. It also analyzed reviews to verify trustworthiness.

• Sort reviews by Top reviews Most recent Top reviews

Top reviews from the United States

There was a problem filtering reviews right now. please try again later..

Top reviews from other countries

• About Amazon
• Investor Relations
• Amazon Devices
• Amazon Science
• Sell products on Amazon
• Sell on Amazon Business
• Sell apps on Amazon
• Become an Affiliate
• Advertise Your Products
• Self-Publish with Us
• Host an Amazon Hub
• › See More Make Money with Us
• Amazon Business Card
• Shop with Points
• Reload Your Balance
• Amazon Currency Converter
• Amazon and COVID-19
• Your Account
• Your Orders
• Shipping Rates & Policies
• Returns & Replacements
• Manage Your Content and Devices

• Conditions of Use
• Privacy Notice
• Consumer Health Data Privacy Disclosure
• Your Ads Privacy Choices

• Archives du BAC (43 519)
• Art (11 058)
• Biographies (6 177)
• Divers (47 451)
• Histoire et Géographie (17 970)
• Littérature (30 267)
• Loisirs et Sports (3 295)
• Monde du Travail (32 155)
• Philosophie (9 543)
• Politique et International (18 647)
• Psychologie (2 956)
• Rapports de Stage (6 972)
• Religion et Spiritualité (1 441)
• Sante et Culture (6 434)
• Sciences Economiques et Sociales (23 576)
• Sciences et Technologies (11 296)
• Société (10 927)
• Page d'accueil
• / Médecine et paramédical

Réparer les vivants de Maylis de Kerangal

Par svgrt1206   •  16 Mars 2023  •  Commentaire de texte  •  1 429 Mots (6 Pages)  •  472 Vues

Analyse de texte : Réparer les vivants  ( p.230 à 231 )

de Maylis de Kerangal.

Introduction de l’extrait analysé :

L’extrait que nous allons analyser est tiré du livre Réparer les vivants  de Maylis de Kerangal. C’est un roman mais il est aussi du genre fiction psychologique et fiction médicale. Maylis de Kerangal est une écrivaine française qui a reçu de nombreux prix suite à la publication de certains de ses ouvrages qui ont été de grands succès. Avant ça, elle a travaillé pour Gallimard Jeunesse, un éditeur français de littérature de jeunesse. Notre extrait se situe des pages 230 à 231, soit à la fin du livre.

(LECTURE en 3 parties)

Mise en situation de l’extrait :

Etant donné que notre extrait se trouve à la fin du livre, il y a pleins d’éléments importants pour la compréhension de notre extrait. Simon Limbres et ses amis partent faire du surf un matin et sur le chemin du retour ils font un accident avec leur van. Peu après son arrivée à l’hôpital, Simon est déclaré mort. Les médecins demandent donc aux parents de Simon s’ils connaissent sa volonté concernant le don d’organe ce qui mène les parents à une grande réflexion : “ enterrer les morts ou réparer les vivants ?” Après une longue réflexion, les parents décident de donner leur consentement pour prélever les organes de Simon afin de procéder à des dons d’organes. Peu avant notre extrait Virgilio Breva (un des médecins qui va s’occuper de la transplantation) a reçu un appel du Dr Harfang (le médecin cardiologue de Claire) qui lui demande de se rendre en urgence à l'hôpital du Havre pour la transplantation d’un coeur ce qui va rendre folle de rage la compagne de Virgilio, Rose.

Sujet de l’extrait :

Le sujet de notre extrait est “ La description physique de Rose” , car dans plus de la moitié de notre extrait ça parle du corps de Rose, de comment elle est habillé et même de la manière dont elle fait les choses en les associant à son physique.

Structure, découpage et sous-titres :

Nous avons découpé notre extrait en quatre parties : des lignes 1 à 7 nous l’avons appelé “ L’après tempête ”, car Rose redescend de son excès de colère et Virgilio en constate les dégâts. Des lignes 8 à 37 nous l’avons appelé “ La description physique de Rose ”, c’est la plus grosse partie de notre extrait qui consiste à la description physique de Rose du point de vue de Virgilio, une description de sa beauté physique. Des lignes 38 à 46 nous l’avons appelé “ Les défauts de Rose ”, c’est une description de ses défauts physiques qui ne déplaisent cependant pas à Virgilio. Et des lignes 47 à 54 nous l’avons appelé “ Un départ coléreux ”, Rose s’en va en claquant la porte sans se retourner suite à la dispute du couple.

Enjeu de l’extrait (hypothèse d’analyse) :

Même si nous aimons une personne, il faut savoir la laisser partir quand cela nous permet de faire une bonne action.  

Axes d’analyse du texte :

Le titre pour notre 1er axe est L’attitude du médecin. Notre axe n°1 est donc : Virgilio est médusé par Rose. Nous pouvons voir cela à travers la description physique que Virgilio fait de sa compagne, Rose. En effet, il fait une longue description de son corps ainsi que de son accoutrement avec les champs lexicaux de l’anatomie du corps humain, celui des vêtements et celui de la géométrie. L’anatomie du corps humain : épaules, sternum, reins… Les vêtements : vêtements, maillot, tissu bleu satiné, débardeur… La perfection géométrique : cercles, triangles, isocèle, convexe… Il y a une métaphore disant d’elle qu’elle est parfaite : l’axe de symétrie d’un papillon. Il y a une comparaison qui montre à quel point elle est belle : belle comme le jour. Il l’a voit d’un point de vue érotique avec les mots : petits seins libres et légers, satiné, dénudant un buste splendide, seins, mamelos, tétons, ventre nombrile, fessiers, ce champ lexical montre qu’il a envie d’elle. Le champ lexical de la géométrie montre à quel point elle est bien formée et donc à quel point elle plaît physiquement à Virgilio, il admire son corps.

V. I.   Lenin

Critical remarks on the national question [1].

Written: Written in October-December 1913 Published: Published in 1913, in the journal Prosveshcheniye Nos. 10, 11 and 12. Signed: V. Ilyin . Published according to the journal text. Source: Lenin Collected Works , Progress Publishers, 1972 , Moscow, Volume 20 , pages  17-51 . Translated: Bernard Isaacs and The Late Joe Fineberg Transcription\Markup: R. Cymbala Public Domain: Lenin Internet Archive (2004). You may freely copy, distribute, display and perform this work; as well as make derivative and commercial works. Please credit “Marxists Internet Archive” as your source. • README

[1] The article “ Critical Remarks on the National Question ” was written by Lenin in October-December 1913 and published the same year in the Bolshevik legal journal Prosveshcheniye Nos. 10, 11 and 12.

The article was preceded by lectures on the national question which Lenin delivered in a number of Swiss cities—Zurich, Geneva, Lausanne and Berne—in the summer of 1913.

In the autumn of 1913 Lenin made a report on the national question at the “August” (“Summer”) Conference of the Central Committee of the R.S.D.L.P. with Party workers. A resolution on the report drafted by Lenin was adopted. After the Conference Lenin started work on his article “Critical Remarks on the National Question”.